la mode de la rayure : une histoire pas linéaire.
9 juillet 2011La rayure blanche et bleue version polo marin habite l’ univers du couturier Jean-Paul Gaultier : pour des flacons de parfum, publicités de la marque, vêtements. Une grande de la couture en a fait son image de marque aussi, la papesse du tricot : Sonia Rykiel. Ce printemps-été 2011, la cultissisme marque de prêt-à-porter transalpine Prada, se joue aussi des rayures dans des coloris très nostalgie « fifties ».
Si aujourd’hui le vêtement rayé fait partie de notre garde-robe, il n’a pas toujours été ainsi.Au moyen – âge, porter des vêtements rayés était un signe d’infamie voire de peine de mort comme le cite Michel Pastoureau dans son livre, L’étoffe du diable : Il est signaler qu’un savetier de son état à Rouen en 1310 fut condamné à mort parce-qu’il était marié et qu’il « avoit esté pris en habit rayé ». À partir du du XII ième siècle jusqu’au milieu du XVI ième siècle, la rayure de diabolisé prend le symbole de domesticité et de servitude. Sous l’ancien régime, la rayure habille les intérieurs aristocratiques. Puis la France s’affiche en rayures bleu, blanc, rouge pour les vêtements et pour notre drapeau. Si les rayures au moment de la révolution française sont l’emblème de la liberté, elles deviennent symbole d’enfermement à partir du début du XIX ième siècle : bagnes, prisons et plus près de nous, les camps de concentration… Au début du XX ième siècle, la France découvre les loisirs et les bains de mer : cabines de plage et maillots de bain rayés. Aujourd’hui, la rayure sortie du purgatoire inscrit une nouvelle page de son histoire…
Références bibliographiques : L’étoffe du diable de Michel Pastoureau, éditions du Seuil 1991.