les lavandières de clamart

15 septembre 2011

Clamart garde quelques traces de son passé  avec la  rue des  blanchisseurs.  L’activité  principale de la ville à la fin du XIX siècle était le blanchiment du linge. En 1858, la ville avait   une dizaine de lavoirs pour cinquante et une blanchisseries jusqu’à la dernière en 1991. Chaque blanchisserie était dirigée par un maître-blanchisseur.  Le jour du lavage du linge,  le  maître-blanchisseur se lève à 3h , vêtu de l’uniforme des blanchisseurs :  un grand bonnet  en coton, un gilet croisé, un tablier bleu, des sabots et une lanterne à la main. Il traverse les rues  et appelle d’une très grosse voix à réveiller les morts chacune de ses ouvrières à venir se mettre au travail. À quatre heures du matin, il appelle à la trompette les retardataires et distribue le travail. Les lavandières lavaient le linge soit à l’eau courante ou dans des lavoirs, agenouillées  dans une caisse en bois tapissée de paille ou debout avec une planche à laver à l’intérieur du baquet. Ce métier est très éprouvant : courbatures,  gestes répétitifs, eau  gelée en hiver. En 1855, un dénommé Ancelin lance la première barboteuse  : une  machine à laver manuelle.  Ce nouveau procédé  met en émoi les ouvrières de la ville qui se mettent en grève. Ancelin se promène  en voiture attelée par  un cheval, expliquant les bienfaits de sa nouvelle machine. Les blanchisseries vont s’équiper de barboteuses, nombreuses lavandières vont se retrouver sur la paille. Les blanchisseries emploient une grande partie de la population féminine. ainsi que des hommes et des enfants.  En hiver, les blanchisseurs se rendent dans la forêt pour couper du bois  nécessaire  comme combustible pour faire bouillir le linge. La cendre  obtenue contient un puissant dégraissant : la potasse. Le soir,  le blanchisseur fait sa tournée, pour remettre le  ballot  de linge propre et récupérer celui à laver.  Au petit matin, le linge est trié et étiqueté.  La nuit,  le linge  parfois  étendu sur des cordes au travers de la chaussée, provoquait des accidents.  Quant il pleut ou il fait trop froid, le linge  mis à sécher  la nuit dans des greniers,  est sous la surveillance de gardiens  pour éviter le vol. L’activité périclite après 1935, en raison des blanchisseries installées à Paris.  L’une des dernières lavandières a avoir exercé fut Jeanne-Marie le Calvé, de 1944 à 1963. Elle connut la notoriété à soixante-dix-ans, sous le nom de mère Denis en vantant les machines à laver pour la marque Vedette.

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